Perte d’autonomie et dépendance sont employées indifféremment pour qualifier les conséquences du vieillissement.
Dans cet article, je vous explique ce qui différencie les deux et ce qui les rapproche.
Précisions lexicales
La définition de la perte d’autonomie, de la dépendance et de l’indépendance sont nécessaires pour bien cerner le problème des personnes qui les subissent.
La conséquence est la nécessité de se faire aider. Mais l’aide que l’on pourra apporter à une perte d’autonomie ne viendra pas résoudre un problème de dépendance, et vice-versa.
Dépendance et perte d’autonomie : des notions différentes
L’autonomie est la capacité d’un individu à se gouverner lui-même ; y compris à gérer sa dépendance. C’est une indépendance par rapport à une décision, et non pas par rapport à des moyens.
Elle est à opposer à l’hétéronomie dans laquelle une autre personne gère ce qui arrive, sans en référer aux besoins et désirs de la personne concernée.
La dépendance est l’impossibilité partielle ou totale pour une personne d’effectuer sans aide les activités de la vie, qu’elles soient physiques, psychiques ou sociales, et de s’adapter à son environnement.
La notion de dépendance renvoie à l’idée d’un besoin en soins de santé, mais aussi en assistance à la vie quotidienne.
Il s’agit généralement d’un besoin de longue durée lié à une perte d’autonomie.
La personne âgée peut soit rester autonome jusque à la fin de sa vie, soit rester autonome jusque à un certain âge, avant de devenir dépendante jusque à son décès.
La dépendance et la perte d’autonomie : des notions complémentaires
Les notions de perte d’autonomie et de dépendance se complètent. Elles sont à prendre en compte pour répondre au mieux au besoin de la personne âgée.
- Les causes de dépendance sont variées avec l’intrication de facteurs médicaux, psychiques et sociaux.
- Les conséquences de la dépendance intéressent la personne âgée, son entourage ou les acteurs médico-sociaux mais aussi les acteurs de santé publique.
- La réversibilité des incapacités est extrêmement faible après 80 ans. La dépendance est donc un risque chronique.
J’ai emprunté la définition de perte d’autonomie et de dépendance à la thèse de Florent Lachal, Les nouvelles technologies : une réponse aux effets physiologiques du vieillissement et des maladies liées au grand âge (2015).
Voyons à présent quelles réponses l’on peut apporter à la perte d’autonomie pour y remédier, lorsque c’est possible.
La perte d’autonomie liée à l’environnement de la personne
Un rez-de-chaussée pour Mireille, 88 ans.
Elle vit dans un appartement au quatrième étage d’un vieil immeuble Marseillais dépourvu d’ascenseur. Depuis quelques semaines, elle éprouve des difficultés à sortir de chez elle. Interrogée par l’assistante sociale, Mireille déclare que l’escalier est devenu trop raide. Elle est tombée plusieurs fois et ne veut pas avoir un accident.
A priori on pourrait se demander si le problème ne vient pas plutôt des quatre étages sans ascenseurs.
Avant de déclencher une demande d’APA avec portage de repas, on pourrait envisager d’aider Mireille à déménager.
Rechercher un logement en rez-de-chaussée, idéalement dans le même quartier permettrait à Mireille de retrouver son autonomie de mouvement !
Un colocataire pour Bastien, 79 ans.
Il réside dans le grand appartement qu’il a acheté il y a 40 ans pour sa famille. Son épouse est décédée, les enfants n’habitent plus ici et il a du mal à joindre les deux bouts avec sa retraite. Entretenir l’appartement, payer l’aide à domicile et le médecin, cela devient de plus en plus difficile. Alors Bastien se serre la ceinture, il sort de moins en moins de chez lui et ne voit plus personne. Il songe à partir en Ehpad mais cela lui fend le coeur car il n’est pas malade ni dépendant.
Là aussi, le problème de perte d’autonomie peut être résolu par une recherche de solution matérielle.
Comme Bastien vit dans un grand appartement auquel il est attaché, il pourrait prendre un colocataire plus jeune que lui dans le cadre d’une cohabitation intergénérationnelle solidaire. Il pourrait également vendre son appartement en viager pour avoir l’argent nécessaire à son train de vie sans devoir déménager.
Un Monte-escalier pour Marthe et René, 88 et 89 ans
Ils vivent dans une très coquette maison de pêcheur, à Dieppe. La maison est construite sur deux étages mais depuis que Marthe a perdu l’équilibre dans l’escalier et s’est cassé le col du fémur, le couple a emménagé au rez-de-chaussée et ne monte plus dans les étages, ce qui les prive de beaucoup de confort, mais comment faire autrement ?
Suggérons à Marthe et René de faire l’acquisition d’un monte-escalier pour retrouver l’usage de leurs étages. Avec la nouvelle Prime Adapt’ ils pourront se faire aider financièrement.
Un béguinage pour Joséphine, 83 ans
Joséphine vit dans le village où elle est née et dans la maison où elle a toujours vécu. Seulement elle éprouve de plus en plus de difficultés à se rendre au centre bourg pour faire ses courses car le chemin est long et il n’y a pas de bus. Elle en a parlé à Monsieur le Maire qui songe à faire construire un habitat partagé pour les anciens de la commune.
Quel que soit votre problème de perte d’autonomie, dès lors qu’elle n’est pas imputable à votre dépendance, il existe forcément une solution pour vous rendre votre autonomie.
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