fabuleuse histoire de la silver économie

Comment la filière Silver économie peut-elle vous aider ?

La filière Silver économie est réactivée depuis octobre 2018. Présidée par Luc Broussy, cet organisme transdisciplinaire réunit tous les acteurs de la Silver économie. Une fois qu’on a dit cela, on n’a pas dit l’essentiel : Comment la filière Silver économie peut-elle vous aider ? Cet article vous apporte toutes les réponses.

Article mis à jour le 19 août 2022

Les origines de la filière Silver économie

La genèse

La filière Silver économie est créée en 2013 sous l’impulsion de la secrétaire d’Etat aux personnes âgées et à l’autonomie, Michèle Delaunay. Elle voit là un moyen de répondre à la préoccupation principale du gouvernement, l’emploi. Associée au Ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg, elle organise des réunions de travail avec les professionnels qui travaillent déjà pour les personnes âgées. Ils lancent la filière Silver économie le 24 avril 2013. La première mission des 200 acteurs initiaux est de construire leur feuille de route, formalisée par un contrat de filière signé avec l’État. 

Le 11 octobre 2013, Anne Lauvergeon remet au Président de la République François Hollande un rapport prospectif intitulé Un principe et sept ambitions pour la France. Il identifie les filières d’avenir qui doivent faire décoller l’économie française d’ici à 2030.

Un principe et sept ambitions pour la France évoque notamment la Silver économie comme filière d’avenir :

D’ici 15 ans, 1,2 milliard d’habitants auront plus de 60 ans dans le monde. Les seniors assureront la majorité des dépenses en France. Or, ils expriment des besoins spécifiques. Une économie nouvelle se développera répondant entre autres à la perte d’autonomie. Les seniors français plutôt technophiles, le système centralisé de santé, les compétences académiques, la présence de start-up innovantes d’intégrateurs et équipementiers de haut niveau sont autant d’atouts pour le développement de ce secteur en France

Un principe et sept ambitions pour la France
Anne Lauvergeon (2013)

La jeunesse

La filière Silver économie est officialisée par la signature d’un contrat de filière le 12 décembre 2013. Ce contrat jète les bases de l’organisation de la filière Silver économie et en définit les grands principes.

Périmètre en expansion continue, puisque la Silver économie a vocation à irriguer tous les marchés. Ce marché correspond aux biens de consommation, aux solutions pour âgés, aux services. La Silver économie retient la perspective de design pour tous, d’une économie de la confiance et d’un marketing approprié. Il faut en permanence viser la non-stigmatisation dans les produits ou services

Contrat de filière Silver économie
2013

Le contrat fixe également une ambitieuse feuille de route de plus de soixante objectifs, réunis dans six chapitres :

  1. Créer les conditions d’émergence d’un grand marché de la Silver économie,
  2. Favoriser le développement d’une offre compétitive,
  3. Exporter les produits et les services de la Silver économie,
  4. Professionnaliser les acteurs de la Silver économie,
  5. Communiquer positivement sur les âgés et le bien vieillir auprès du grand public et des distributeurs,
  6. Créer des innovations majeures dans le champ de la Silver économie.

Chaque objectif est confié à un ou plusieurs pilotes parmi les acteurs signataires, le tout devant être coordonné par un comité interministériel de filière.

Un premier revers pour la filière Silver économie

Hélas, les remaniements ministériels de l’été 2014 laissent la filière orpheline. Michèle Delaunay, puis Arnaud Montebourg quittent tour à tour le gouvernement. La filière n’est plus la priorité des ministres en charge. Elle continue à exister tant bien que mal, son déploiement à un niveau national dépendant grandement de l’engagement des Silver régions, les émanations locales de la filière.

La feuille de route est laissée au bon vouloir des acteurs chargés de porter les actions. Certaines de ces actions voient le jour mais la plupart resteront lettre morte. Cette première itération de la filière a suscité beaucoup d’espoirs parmi les acteurs, mais son épilogue a aussi créé beaucoup de frustrations.

En octobre 2018, la filière bénéficie d’un nouveau coup de projecteur.

La renaissance

L’année 2018 a été marquée par plusieurs événements dans le secteur, notamment les grèves de personnels des EHPAD au premier trimestre 2018. Ce mouvement inédit qui fait suite à une première grève à l’été 2017 et à plusieurs rapports parlementaires sur le sujet (rapport Iborra, notamment) incite le Président Macron à l’action.

Le rapport Iborra est le premier texte officiel qui réclame une ambitieuse loi Grand Age et Autonomie pour compléter la loi ASV de décembre 2015. Cette loi devra notamment inventer un système pour financer la dépendance.

Les premiers pas de la consultation Grand Age et Autonomie

Suite à la demande de Emmanuel Macron, le ministère de la santé confie à Dominique Libault la réalisation d’un rapport qui servira de fondation à la future loi. Dominique Libault s’entoure de professionnels du secteur médico-social réunis dans une dizaine de groupes de travail qui planchent sur le sujet pendant six mois.

A l’automne, l’ONG Make.org décide elle aussi de s’intéresser à la question du Grand Age, érigé en « Grande Cause Nationale ». Make.org agit pour son compte et lance une grande consultation citoyenne qui doit faire ressortir les attentes des français sur le sujet. Cette grande consultation est appuyée par Agnès Buzyn et Dominique Libault qui entretiennent une dérangeante confusion quant à la finalité de cette consultation. En effet, la consultation doit servir de base de travail à Make.org pour dégager des actions civiles ou économiques qui seront appuyées par sa fondation. Or, le discours public et les médias semblent penser que les résultats de cette consultation seront pris en compte par la commission Libault !

Les résultats de la Grande Consultation Make.org sont rendus publics au début de l’hiver et malgré le battage médiatique autour de ces résultats, ils ne surprennent personne dans l’écosystème : les citoyens ont remonté des demandes très prévisibles.

Pendant ce temps, du côté de la filière Silver économie

A l’été 2018, Luc Broussy, Président de l’association France Silver Eco, chargée d’animer la filière Silver économie déclare en conférence de presse qu’il est temps de relancer la filière et qu’il serait pour cela nécessaire d’en revoir la gouvernance. Il propose d’ailleurs sa candidature. Il est entendu, puisque le 22 octobre 2018, Agnès Buzyn, Ministre de la Santé lui confie la présidence de la filière Silver économie et lui demande de proposer une feuille de route pour relancer la filière.

Luc Broussy s’empresse de reconstituer une filière réorganisée autour de plusieurs instances. Un mois plus tard, le nouveau président de la filière réunit les acteurs de la Silver économie en Comité National de filière. Ce comité valide l’organisation de la filière que je vais à présent vous décrire. Il donne aussi son feu vert à la transmission à Agnès Buzyn de la feuille de route 2019-2020.

Comment fonctionne la filière Silver économie ?

Luc Broussy réorganise la filière, repense les instances et y convie à tous les acteurs de la longévité. Les membres de la filière construisent ensemble une nouvelle feuille de route publiée en janvier 2019. Celle-ci confirme les ambitions de la filière : rationaliser l’offre de solutions, inclure l’ensemble des financeurs, exporter le savoir-faire français, être accessible au consommateur, diffuser le concept de Silver économie et développer un observatoire de la Silver économie destiné à développer plus de synergies entre les acteurs économiques, scientifiques et universitaires. 

Sous la présidence de Luc Broussy, la filière devient un organe de soutien à l’activité économique des acteurs du vieillissement. La filière se réunit plusieurs fois par an. Elle réalise des rapports d’études en s’entourant des meilleurs spécialistes : adaptation du logement, évolutions technologiques dans le médico-social, éthique, ville et urbanisme. Loin d’être un arbitre ou un donneur d’ordre, elle se définit plutôt comme une boite à outils qui doit aider l’écosystème à se développer. 

La naissance de la filière Silver économie et le soutien de l’État ont contribué au développement de structures d’accompagnement pour les acteurs de la longévité.

  • Les clusters qui permettent la création de synergies entre les entreprises, les startups et les collectivités publiques.
  • Les gérontopôles qui fédèrent les acteurs scientifiques et médicaux pour favoriser l’innovation et expérimenter des solutions.
  • Les living labs qui rassemblent des utilisateurs sollicités pour évaluer l’intérêt des produits et services avant leur mise sur le marché. Ces labs pallient une difficulté majeure de la Silver économie, l’impossibilité pour les concepteurs de se mettre dans la peau des utilisateurs. Les labs peuvent être organisés par des universités (Living Lab de l’hôpital Broca), des clusters (open Lab de Silver Valley, Cluster-Lab d’Occitanie), des entreprises (Lab Senioriales créé par le groupe de résidences services Les Sénioriales avec ses clients, Lab AG2R-LA MONDIALE qui fonctionne avec les retraités bénéficiaires du groupe). Des entreprises privées spécialisées proposent également cette prestation, comme Médialis.  

Comment la filière Silver économie peut-elle vous aider ?

Si vous portez un projet, la filière peut vous aider d’une part en vous apportant de l’information et d’autre part en vous apportant des connexions et du réseau.

La Silver économie pourra décoller à partir du moment où les acteurs « généralistes » du monde économique verront l’intérêt d’adopter des démarches senior friendly. Si les start-up sont la vitrine de la Silver économie, c’est par l’action des grandes entreprises que le changement de paradigme se fera. Ces organismes bien implantés dans le paysage économique du pays doivent prendre en compte la mutation des besoins de leurs clients âgés.

La prise de conscience est timide, selon un sondage Harris Interactive de 2017, seulement 34 % des dirigeants ont développé — ou envisagent de le faire — une offre spécifique vers les publics âgés. Ils sont 56 % à considérer que le vieillissement est négatif pour l’économie et 58 % à ne pas savoir quel effet cela pourrait avoir sur leur entreprise.

Le rôle business de la filière, c’est d’accompagner ce changement d’état d’esprit.

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