État des lieux des résidences autonomie
Plus de 2 300 résidences autonomie accompagnent près de 120 000 personnes âgées. Ce chiffre se situe entre celui des résidences services seniors (RSS), qui compte environ un millier de résidences et celui des 7 333 établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) recensés en 2023.
Cependant, contrairement aux Ehpad et aux RSS dont le nombre augmente, le nombre de résidences autonomie diminue depuis 25 ans.
Pourquoi ?
Est-ce que ce modèle ne correspond plus au mode de vie et aux besoins des personnes âgées ? Ou est-ce plutôt une question de financement ?
Qu’est-ce qu’une résidence autonomie ?
Les résidences autonomie sont des ensembles de logements pour les personnes âgées autonomes qui vivent seules ou en couple et ne peuvent plus vivre chez elles. Ces résidences offrent un environnement sécurisé. Elles se composent de logements individuels et d’espaces communs. Des salles d’activités, des salles de restauration, des espaces de détente et des jardins. Enfin, elles proposent des services de conciergerie pour l’entretien des logements.
Gérées principalement par des structures publiques comme les centres communaux d’action sociale (CCAS) ou des structures privées à but non lucratif, elles proposent des coûts de logement modérés.
Quelle est la différence avec une résidence services senior ?
Les résidences autonomie sont des établissements publics, tandis que les résidences services sont privées. Avant la loi ASV de 2015, les résidences autonomies étaient appelées des logements foyer. Le législateur a décidé de faire évoluer le nom afin d’harmoniser les régimes, mais c’est une harmonisation de façade (sic). Une résidence autonomie n’a rien à voir avec une résidence services. Ces deux types de logements collectifs pour seniors s’adressent à des publics très différents.
Voir aussi : Dolce Vita dans une RSS de Meudon
Quels sont les avantages des résidences autonomie ?
Les résidences autonomie préservent l’autonomie des personnes âgées en leur permettant de vivre de manière indépendante tout en bénéficiant de services de prévention dispensés par des professionnels et de dispositifs qui optimisent leur sécurité.
Elles favorisent les interactions sociales grâce aux espaces communs qui facilitent les échanges entre résidents. Les activités proposées contribuent au bien-être psychologique et préviennent l’isolement social.
De plus, les résidences autonomie offrent un environnement sécurisé avec des dispositifs de sécurité 24h/24, tels que des systèmes d’alarme, des caméras de surveillance ou des gardiens. Ces résidences sont bien équipées, avec des espaces verts, des salles de sport, des bibliothèques, des salles de jeux et des services de restauration. Enfin, leur emplacement privilégié favorise la proximité des commerces, des services de santé et des transports, facilitant ainsi les déplacements et l’accès aux services.

Pourquoi les résidences autonomie ne sont-elles pas populaires ?
Le nombre de CCAS a diminué, passant de 28 000 à moins de 15 000 entre 2007 et 2019. Leurs budgets ont également été réduits, tandis que les dépenses de fonctionnement du budget principal ont augmenté de 13% entre 2007 et 2019.
Les dépenses de fonctionnement des budgets annexes, principalement composées de dépenses d’établissements et de services publics sociaux et médico-sociaux (ESMS), se sont élevées à 3,4 Md€ en 2019. Confronté à un déficit financier important, avec des pertes estimées à près d’1 M€, le CCAS de Poitiers a dû prendre des mesures drastiques, telles que la fermeture de la résidence autonomie Edith-Augustin d’ici la fin de l’année 2023.
Prévisions démographiques et impact sur le logement
Cependant, les prévisions démographiques signalent une hausse significative du nombre de personnes âgées. D’ici 2050, on estime qu’il y aura 4,8 millions de personnes de plus de 85 ans (contre 2 millions actuellement) et 6 millions de personnes âgées de 75 à 84 ans d’ici 2030, soit une augmentation de 47 % entre 2020 et 2030.
Pour faire face à ces défis, un rapport du Haut-Commissariat au Plan et du think tank Matières Grises souligne l’importance d’adapter les logements au vieillissement. Le rapport identifie trois axes stratégiques, notamment l’hébergement adapté pour les personnes âgées modérément dépendantes, avec une recommandation de créer entre 200 000 et 300 000 places d’hébergement intermédiaire. Parmi les solutions proposées figurent les résidences services seniors, l’habitat inclusif et les résidences autonomie.
Rénover ou construire
Il est évident que, compte tenu de la crise sanitaire, de la nouvelle réglementation RE2020 et du conflit en Ukraine qui a entraîné une pénurie de matériaux et une inflation généralisée, se concentrer uniquement sur la construction de nouveaux établissements ne suffira pas.
Malgré les coûts liés à la transition énergétique, le secteur de la rénovation peut également jouer un rôle important.
À lire aussi : étude de la filière Silver économie sur les résidences autonomie avec une interview de Mario Bastone, président de Eneal
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