Les CHRU de Tours et Angers testent une chambre innovante destinée à améliorer la vie quotidienne des patients âgés de plus de 75 ans, de leurs proches et des soignants.
Elaborée après trois ans de réflexion entre les soignants, les malades, les aidants, des industriels et des designers, cette chambre présente des innovations qui doivent améliorer le séjour des patients de plus de 75 ans. Pour l’instant, seul le CHRU d’Angers teste déjà une chambre de ce genre, mais les hôpitaux de Brest, Nantes et Rennes en auront bientôt une aussi.
Instant déco
Au sol et sur les murs, le décor-bois fait davantage penser à un bon hôtel qu’à un hôpital, ne serait-ce que grâce à la tête de lit de deux mêtres de haut, imposante, belle mais pas uniquement décorative : elle décolle le lit du mur avec un angle de 30 degrès ce qui permet au patient de regarder par la fenêtre sans avoir à se tourner.
Un plafond décoré, qui peut prendre plusieurs couleurs douces pour apaiser le patient pendant des soins remplace le triste plafonds peint couleur crème.
Une chambre bardée d’équpements anti-chutes
Le coeur de l’innovation réside dans de multiples dispositifs anti-chutes qui tapissent littéralement la chambre. Le Professeur Fougère, chef du Pôle Vieillissement du CHRU de Tours explique : « des capteurs de chutes au plafond alertent directement les soignants sur leur téléphone et dans la salle de soins. Le dessous des mains-courantes est aussi éclairé et dès que le patient pose le pied par terre, en pleine nuit, l’ensemble du sol de la chambre s’allume, ce qui lui permet de se déplacer de façon beaucoup plus sécurisée« .
Dès que le patient pose le pied par terre, en pleine nuit, l’ensemble du sol de la chambre s’allume, ce qui lui permet de se rendre notamment aux toilettes, de façon beaucoup plus sécurisée.
Professeur Fougère
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Une tablette pour tout contrôler
L’élément central de la chambre est une grande tablette connectée et installée au bout d’un bras qui peut se manoeuvrer dans toute la pièce. Elle contrôle la télé, la radio, les appels en visio avec la famille, mais aussi la fermeture des volets. Un éphéméride permet par ailleurs au patient de toujours connaitre le jour et l’heure, élément très important pour les patients désorientés.
Une machine avec un moteur permet de soulever le patient en toute sécurité dans un harnais, entre le lit, le fauteuil et éventuellement la salle de bain.
Docteur Gana
Des dispositifs pour faciliter le travail des soignants
Enfin, un système de rails mobiles, au plafond, permet d’aider les soignants à bouger le malade. Un vrai progrès, selon le docteur Gana, médecin gériatre. « une machine avec un moteur permet de soulever le patient en toute sécurité dans un harnais, entre le lit, le fauteuil et éventuellement la salle de bain. C’est extrêmement confortable pour tout le monde et ça évite les chutes, voire même éventuellement les douleurs et les blessures, aussi bien pour le malade que pour le soignant qui n’a presque plus d’effort à fournir pour le porter« .
Avec tous ses équipements, la chambre coûte 40.000 euros de plus qu’une chambre normale. Dans les mois qui viennent, les patients, leurs proches et les soignants vont évaluer cette chambre et les innovations qu’elle contient. Plus ces équipements seront produits en nombre, et plus leur prix baissera.
On peut cependant s’interroger sur la spécificité d’une telle chambre. A l’exception du lève malade, tous ces dispositifs pourraient aussi soulager le quotidien d’un patient âgé de moins de 75 ans. Mis à part l’utilisation d’un budget « gériatrie » pour cette innovation, qu’est-ce qui la destiné spécifiquement à un public senior ?
Source de cet article : France-Bleue