13 chiffres clés de la silver économie

13 Chiffres pour comprendre la Silver économie

Ces 13 chiffres clés vous donneront un aperçu rapide du potentiel de la Silver économie. Ce sont des constantes largement diffusées qui apportent des précisions utiles sur le périmètre et le potentiel de la Silver économie. Souvent partagés, mais rarement expliqués. Nous vous apportons ici des éléments contextuels afin de pouvoir mettre ces chiffres en perspective, les utiliser à bon escient et les remettre en question s’ils ne sont pas utilisés correctement par votre interlocuteur.

#1 Espérance de vie à 65 ans = 23 ans

Une personne qui fête ses 65 ans a une espérance de vie de 23 ans. Attention, l’espérance de vie n’est pas une mesure individuelle de longévité, c’est un ratio démographique calculé à l’échelle d’une population fictive qui atteindrait l’âge de 65 ans dans les conditions sanitaires et sociales de son groupe de référence pour une année donnée.

Si vous dites : « en 2022, l’espérance de vie à 65 ans est de 23 ans », vous ne garantissez pas qu’une personne âgée qui fête ses 65 ans en 2022 atteindra cet âge là. Vous communiquez sur un ratio qui permet de situer la longévité en France en 2022, pour la comparer avec d’autres pays ou avec d’autres années.

A noter : l’espérance de vie à la naissance est de 84,8 ans pour les femmes et 78,4 ans pour les hommes. Arrivé à 65 ans, le chiffre se lisse pour les 2 sexes. La raison est à rechercher dans les causes de mortalité avant 65 ans. Le risque de mortalité est plus élevé chez les hommes entre sa naissance et 65 ans, compte tenu des modes de vie et d’un risque de mort accidentelle plus élevé chez l’homme que chez la femme.

#2 Autonomie à 60 ans = 92%

92% des personnes âgées de plus de 60 ans ne sont pas dépendantes.

80% des personnes âgées de plus de 85 ans ne sont pas dépendantes.

A noter : ces chiffres sont calculés à partir des attributions d’APA. Ils doivent donc être mentionnés avec précaution en raison de deux facteurs.

D’une part tous les seniors dépendants ne demandent pas à bénéficier de l’APA, la DREES fait état d’un taux significatif de non recours dans la population éligible, soit par méconnaissance, soit par déni, soit par peur du résultat. Explication : si je fais une demande d’APA et que l’enquête sociale constate que je suis dépendant, je ne peux plus me réfugier dans le déni pour me faire croire que je ne le suis pas. Et donc, il vaut mieux que je reste dans l’ignorance, en compensant mes insuffisances comme je le peux.

Dautre part, tous les seniors souffrant de limitations fonctionnelles ne sont pas éligibles à l’APA, notamment s’ils souffrent de troubles neuro-dégénératifs légers qui ne sont pas considérés comme de la dépendance au sens de la grille AGGIR (grille d’évaluation de la dépendance utilisée dans le cadre du calcul de l’APA).

#3 80% des français âgés de 65 ans et plus ont le sentiment de bien vieillir.

Source : étude AESIO réalisée en 2020 à partir d’un sondage de la population cible. L’étude met aussi en lumière les facteurs d’amélioration du bien vieillir, selon cette population :

  • Eloigner les risques de perte d’autonomie (66%)
  • Rester en connexion avec la société (42%)
  • Adoucir financièrement et psychologiquement le passage à la retraite (40%)
  • Favoriser le lien avec les proches (30%)
  • Développer les loisirs (22%)

#4 90% des français désirent vieillir chez eux

C’est une constante dans toutes les enquêtes d’opinion depuis des décennies. En 1962, le rapport Laroque en faisait déjà état pour justifier un nécessaire virage domiciliaire qui consisterait à flécher le financement de la dépendance en priorité vers l’aide à domicile et non plus vers l’Ehpad. Malheureusement, ni à cette époque, ni aujourd’hui, les pouvoirs publics ne semblent décidés à opérer cette réorientation massive des financement. Le domicile reste le parent pauvre de l’aide médico-sociale…

A noter : en 2020, le baromètre de la fondation Korian a réalisé une étude sur le chez soi en demandant à un panel représentatif de seniors ce qu’ils entendent par « chez soi ». Voici les réponses obtenues.

  • Pouvoir décider de son propre rythme de vie (62%)
  • Etre dans un environnement calme (40%)
  • Pouvoir se déplacer facilement (38%)
  • Pouvoir recevoir des proches (38%)

#5 49% des personnes âgées de 80 ans et plus vivent seules

Si le seul fait de vivre seul ne constitue pas en soi un risque pour la santé ou l’autonomie, les baromètres annuels des petits frères des pauvres sur l’isolement font une corrélation entre vivre seul et isolement social, puis entre isolement social, perte d’autonomie et mort prématurée.

L’enjeu de la Silver économie, c’est d’apporter des solutions aux personnes qui subissent cette solitude, sans pénaliser les personnes qui la choisissent.

#6 Poids économique de l’aide des aidants = 8,4 Mds €

Si l’aide que les aidant apportent à leur aidé était financièrement prise en charge par les pouvoirs publics, cela représenterait une contribution de 8,4 Mds €. Cela représente l’équivallent de 25% du budget de la CNSA (31 Mds €) ou 2,5 fois le budget du ministère de la Culture (3 Mds €) !

A noter : le chiffre total du nombre d’aidants en France est souvent débattu. Le nombre souvent utilisé, de 11 millions d’aidants, est remis en question par les spécialistes. Ils estiment que le nombre réel tourne autour de 8 millions, dont 4,5 millions en faveur des handicapés et 3,5 millions en faveur des personnes âgées. Voir à ce propos l’évaluation faite par le sociologue Thierry Calvat.

#7 Durée moyenne de perception de l’APA : 3,5 ans

Evaluation réalisée par la DREES.

Le budget 2016 de l’APA = 6,08 Mds€, dont 2,3 Mds€ financé par la CNSA et la FFAPA et 3,78 Mds€ financés par les départements.

42% des dépenses brutes totales financent les établissement et 58% l’aide à domicile.

Le décès est la principale cause de sortie de l’APA (80% des sorties).

#8 1,1% de la part du PIB Mondial est consacré à la prise en charge des démences

Ce chiffre de l’OMS révèle le coût de la prise en charge des démences (maladie d’Alzheimer et maladies apparentées) au niveau mondial. Même si les soignants constatent une diminution du nombre de malades ramenée aux prévisions de 2009, l’absence de traitement conjuguée au vieillissement de la population et à l’apparition de traitements pour les autres maladies font monter chaque année la part de malades et de morts attribués aux troubles neuro-dégénératifs (il faut bien que les gens meurent de quelque chose).

Au niveau mondial : 50 millions de personnes sont atteintes et 10 millions de nouveaux cas sont dépistés chaque année. La maladie d’Alzheimer est la cause la plus courante de démenceet serait à l’origine de 60 à 70% des cas. La démence est l’une des principales cause de handicap et de dépendance pour les personnes âgées dans le monde.

La démence touche principalement les personnes âgées, mais elle n’est pas une composante normale du vieillissement.

Données France 2017 :

  • 850 000 personnes malades (soit l’équivallent de la ville de Marseille)
  • 3 millions de personnnes concernées en France (malades et entourage)
  • 1 malade sur 2 ignore qu’il est atteint
  • 0 traitement curatif pour guérir la maladie d’Alzheimer, ni aucun traitement préventif pour l’éviter.

#9 Chaque année, 10 000 morts des suites d’une chute

Les chutes sont la principale cause de mortalité chez les plus de 65 ans.

Les chutes sont la première cause de décès accidentel en France.

10 000 morts par an, c’est trois fois plus que les décès sur la route.

Lancé en 2022 par le gouvernement, la Prim’Adapt doit faciliter l’adaptation du lieu de vie et donc faire diminuer le nombre de chutes, toutefois les causes de chutes à domicile ne sont pas toutes liées à l’adaption du lieu de vie. De nombreux facteurs entrent en compte. Voici les 8 facteurs non environnementaux les plus fréquents :

  1. La sédentarité et l’activité physique insuffisante,
  2. La dénutrition,
  3. La déshydratation,
  4. L’hypotention,
  5. Des lunettes pas adaptées à la vue,
  6. Des chaussures pas adaptées à la démarche,
  7. La prise de psychotropes,
  8. La iatrogénie (effet cocktail lié à plusieurs médicaments pris simultanément)

#10 75% des citoyens de plus de 65 ans habitent en ville

Et 72% sont propriétaires de leur logement.

#11 6% des citoyens âgés de 85 ans et plus résident en Ehpad

Soit environ 700 000 personnes.

Selon l’observatoire des EHPAD réalisé par KPMG, le taux d’Ehpad pour 1000 personnes âgées de plus de 80 ans, qui était de 170,5 en 2003, n’a cessé de diminuer pour atteindre 155,2 en 2014.

#12 Afrique : 1 seul Ehpad au Sénégal

Entre 2005 et 2015, la population mondiale a gagné 3 ans d’espérance de vie en moyenne, en Afrique elle a augmenté de 6 ans. L’Afrique vieillit plus vite que les autres pays, mais comme la part des jeunes dans la population y est plus élevée, le vieillissement est moins visible. Il n’est prioritaire dans aucune politique publique et suscite des inquiétudes de la part du corps médical et des familles en raison de l’absence de prise en charge institutionnelle.

#13 54% des dépenses de 2015 ont été faites par des seniors

Et le CA prévisionnel de la Silver économie pour 2020 était évalué à 130 Mds€ par la BPI. Ce chiffre est à relativiser, car la BPI considère que toutes les dépenses réalisées par les plus de 55 ans, du yaourt acheté au supermarché au monte escalier en passant par la berline ou le SUV sont de la Silver économie. Dans les faits, les acteurs de la Silver économie qui sont identifiés dans l’écosystème sont surtout des organismes spécialisés dans la prise en charge de la perte d’autonomie ou le traitement de problématiques spécifiques aux seniors. Les acteurs du mass market dont une partie de la clientèle est âgée de 55 ans ou plus ne se considèrent pas comme faisant partie de la Silver économie.

Lire aussi

Comment la filière Silver économie peut-elle vous aider ?

Les marchés de la Silver économie

15 priorités d’un projet de Silver économie qui cartonne

3 erreurs à éviter quand vous vous lancez dans la Silver économie

Les structures d’accompagnement de la Silver économie