A qui puis-je (et dois-je) demander de l’argent pour financer mon projet. Telle est la question de financement que se pose tout entrepreneur un jour où l’autre. Les financements sont nombreux, chacun a des avantages et des inconvénients que je vais vous exposer aujourd’hui. Mais avant cela, gardez toujours à l’esprit que les financiers ne sont pas des philanthropes, ils investissent, car ils ont été convaincus par le potentiel du projet et de l’équipe qui le porte. Par conséquent, le financement extérieur vient toujours avec une contrepartie et doit être sollicité comme réponse à un besoin réel, lorsque ce besoin est la chose la plus importante et la plus nécessaire à votre évolution.
Dans ce dossier Sweet Home, je vous explique pourquoi vous pouvez rechercher des financements extérieurs, quels sont les différents financements possibles et quels sont les meilleurs financements pour vous, selon la nature et la maturité de votre projet.
Ce dossier sera un succès s’il vous donne les bases pour comprendre quand et comment aller rechercher des financements extérieurs.
Ce dossier sur le financement vient compléter un cours en vidéo que j’ai réalisé pour le DU de Gérontologie du CH Charles Foix. La vidéo dure 40 mn, le dossier écrit fait environ 4000 mots. J’ai aussi réalisé une version PDF imprimable que vous pouvez télécharger (la fenêtre d’inscription se trouve un petit peu plus bas dans l’article).
Pourquoi rechercher des financements extérieurs
Vous êtes entrepreneur ou souhaitez le devenir.
Tant que votre projet n’est pas défini. Tant que vous n’avez pas validé l’existence d’un besoin du marché auquel vous pouvez apporter une réponse, vous n’avez pas besoin de financements extérieurs.
Vous avez besoin de liquidités et d’un peu d’argent pour manger et payer le loyer, certes. Ce ne sont pas des raisons suffisantes pour solliciter un financement extérieur, compte tenu du temps que prend cette recherche et des garanties que vont vous réclamer les financiers.
C’est pourquoi je vous recommande de valider votre MVP avant de rechercher des financements extérieurs.
Le MVP c’est l’acronyme de Minimum Viable Product. En français : le prototype qui intéresse des clients. Vous avez votre MVP lorsque vous arrivez à vendre votre produit ou service à des clients qui viennent à vous parce que vous répondez à un de leurs besoins (vos parents comptent pour du beurre).
Tant que vous n’avez pas de MVP, vous devez consacrer tout votre temps, toute votre énergie, à la recherche du MVP. Ensuite, vous pouvez solliciter des financements extérieurs, mais ce n’est nullement une obligation, comme je vous l’explique plus bas dans cet article.
Une fois que vous avez votre MVP, vous pouvez solliciter des financements pour développer votre projet, accélérer sa croissance, investir, ouvrir une succursale ou faire de la R et D (recherche et développement).
Le bon moment pour rechercher un financement
Plus vous retarderez la recherche de financements, plus vous aurez de la croissance organique, plus vous disposerez d’arguments pour obtenir de meilleurs financements, à des conditions plus avantageuses. Les financiers ont besoin d’être rassurés sur la portée et la crédibilité des projets. Une fois que vous avez validé la pertinence de votre offre, en la confrontant au marché, vous êtes mieux armé pour démontrer l’utilité et le potentiel de votre offre.
Ce préalable a trois avantages.
- Vous obtiendrez des financements plus importants pour accélérer la croissance d’un projet qui a fait ses preuves ;
- Les contreparties au financement seront plus raisonnables. En private equity, le pourcentage de capital social que vous devez céder aux investisseurs en contrepartie de leur financement est proportionnellement moins important pour une entreprise qui a déjà des revenus, des clients, des parts de marché.
- Vous savez que vous êtes sur la bonne voie. Vous sollicitez un investissement pour un projet qui a déjà prouvé son potentiel.
Un autre élément déterminant est la forme juridique de votre projet. Il a un impact sur les financements que vous pouvez rechercher ainsi que sur les bénéfices que vous retirerez vous-mêmes en sortant du projet ou en le cédant.
La forme juridique détermine les financements possibles
Quand vous créez une activité économique, les trois formes juridiques les plus courantes en Silver économie sont l’association, la société commercial ou le micro-entrepreunariat (anciennement appelé auto-entrepreunariat).
Association : une structure à personnalité morale et à but non lucratif.
L’association type loi 1901 est une convention en vertu de laquelle au moins deux personnes partagent leurs connaissances et/ou leur savoir-faire dans un but autre que de partager les bénéfices. L’association est donc un contrat régi par le droit commun des contrats. L’association se définit notamment par son caractère non lucratif, c’est-à-dire que l’association ne doit pas rechercher le profit.
Attention ! Par principe, une association à but lucratif est impossible.
L’association est dotée de la personnalité morale, mais elle n’a pas de capital social. Elle ne peut donc pas diluer ce capital en y faisant entrer des investisseurs extérieurs.
Triple conséquence :
- L’association ne peut pas lever de fonds en private Equity
- Les fondateurs ne peuvent pas retirer une contrepartie financière de leur départ de l’association.
- On ne revend pas une association.
Source : LegalPalace – Associations (https://www.legalplace.fr/guides/statut-juridique-association/)
Société commerciale
SA, SARL, SAS, SASU : les différentes formes de sociétés commerciales ont en commun :
- Une personnalité morale propre,
- Un capital social qui peut être élargi ou cédé grâce à de l’investissement privé,
- Un objet social orienté vers le profit et la croissance.
Les sociétés commerciales peuvent solliciter de l’investissement extérieur (private equity), mais il leur est plus difficile de demander des subventions. Les subventions sont plutôt destinées aux associations.
Micro-entrepreneur
La micro-entreprise est la forme la plus simple à créer. Les démarches sont bouclées en 2 heures, elles ne vous coûtent rien et vous pouvez les faire depuis votre bureau.
La raison de cette simplicité ? Vous travaillez en votre nom. Vous ne créez pas de personne morale distincte.
Par conséquence, vous prenez les risques en votre nom et vous ne pouvez pas accéder aux mêmes sources de financement que les personnes morales. Le micro-entrepreunariat est la formule la plus souple pour démarrer un projet, tester une idée et même la développer puisque le plafonds de CA autorisé à 70 000 euros par ans vous donne une marge de manoeuvre importante.
Toutefois, cette formule ne permet pas de s’associer ni de développer des projets qui font appel à l’investissement extérieur.
Je ne détaille pas les autres formes de personnes morales, l’objectif étant de vous dresser le panorama des formes juridiques les plus courantes afin de présenter les modes de financement auxquels elles peuvent recourir.
Les financements possibles en Silver économie
L’autofinancement ou mode skateboard
Ni Rome ni Facebook ne se sont faits en un jour. La recherche de financement n’est pas nécessairement la voix la plus adaptée à votre projet. Si vous souhaitez progresser à votre rythme, vous pouvez choisir l’autofinancement, appelé bootstrap en anglais. Pour l’expliquer, je donne la parole à Alexandre Dana, CEO de Livementor et inventeur du concept de « méthode skateboard » :
« Chez LiveMentor, on pense que l’approche Skateboard est la meilleure manière de commencer son projet. Cette approche va te permettre de tester ton idée et de trouver tes premiers utilisateurs rapidement et avec un minimum de risque.
L’approche Skateboard c’est se lancer rapidement, avec un minimum d’investissement, pour tester son projet.
Chez LiveMentor, on pense que lorsque tu veux vendre un produit, il faut commencer avec UN seul produit. Cela permet d’aller plus facilement au bout de son idée, et de cibler ses efforts sans s’éparpiller ce qui est essentiel particulièrement au début d’une entreprise.»
L’approche skateboard est frugale, elle permet de trouver un MVP et démarrer une activité en utilisant vos fonds propres. Elle peut n’avoir qu’un temps ou bien se prolonger. C’est une question d’état d’esprit, de planification des priorités et de disponibilité.
Progressez à un rythme que vous maîtrisez et ne vous créez pas de contraintes inutiles.
Le financement participatif ou Crowdfunding
Le financement participatif permet de mettre en contact des investisseurs et des porteurs de projet à travers une plateforme Internet. L’objectif est de récolter des fonds sous forme de petits montants, auprès d’un large public. Ce financement peut prendre diverses formes : don, prêt avec ou sans intérêts ou investissement en capital.
Ce type de financement fait l’objet d’une réglementation spécifique depuis 2014 (Ordonnance du 30 mai 2014 n° 2014-559 et décret du 16 septembre 2014 n° 2014-1053).
Le plafond de collecte sur les plateformes de financement participatif est fixé à 2,5 millions d’euros.
Fonctionnement du financement participatif
L’investisseur commence par se connecter à l’une des plateformes de crowdfunding. Le rôle des plateformes consiste à sélectionner des projets selon un certain nombre de critères, mais, si elles certifient la véracité des informations fournies par l’instigateur du projet, elles ne garantissent pas son succès pour autant.
Ces plateformes prélèvent des commissions auprès des porteurs de projet et elles peuvent facturer des frais à l’investisseur.
Il existe plusieurs sortes de plateformes de crowdfunding.
Les plateformes de financement participatif par souscription de titres financiers émis par une société non cotée : en contrepartie de leurs apports, les épargnants reçoivent des titres de capital (ou de créance). Ces plateformes doivent être immatriculées à l’ORIAS (registre unique des intermédiaires financiers) en tant que conseiller en investissement participatif (CIP). Elles peuvent aussi opter pour un statut de prestataire en services d’investissement (PSI). En ce cas, elles doivent être agréées par l’ACPR (Autorité de contrôle prudentiel et de résolution). Leur régulation est de la responsabilité de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) et, dans certains cas, de celle de l’AMF et l’ACPR.
Les plateformes de dons ou de prêt avec ou sans intérêts : elles doivent être immatriculées à l’ORIAS en tant qu’intermédiaire en financement participatif (IFP).
Types de financement participatif
Le don
L’investisseur décide de soutenir un projet et donne de l’argent sans attendre de contrepartie financière. Il peut en revanche, par exemple dans le cadre d’un projet culturel, obtenir une contrepartie en nature comme un billet gratuit, une gratification symbolique, etc. ; on parle alors de récompense.
Le prêt
L’argent avancé par l’investisseur lui est remboursé avec ou sans intérêts selon un échéancier fixé lors du prêt. Depuis 2016, les prêteurs peuvent avancer 2000 euros si le prêt est rémunéré et 5000 euros s’il ne l’est pas.
L’investissement
L’épargnant cautionne un projet et, en retour, reçoit des titres financiers comme des actions, des obligations à taux ou convertibles, etc. Le plus connu de ces titres financiers participatifs est le “minibon”. Il s’agit d’un bon de caisse nominatif pouvant être souscrit par des particuliers, des entreprises et certains acteurs institutionnels. Non négociable et d’une durée maximale de 5 ans, il donne le droit de récupérer une somme convenue à une échéance déterminée, en contrepartie des fonds prêtés. Fiscalement, les particuliers peuvent déduire les pertes en capital des minibons des intérêts futurs dans la limite de 8000 euros par an.
Les levées de fonds en private equity
La levée de fonds bénéficie d’un éclairage médiatique qui pourrait donner à penser que c’est très facile. La vérité est toute autre. En France comme ailleurs, pour lever des fonds auprès d’investisseurs privés, il faut montrer patte blanche et convaincre, chiffres et projections à l’appui que l’argent investi rapportera des bénéfices à ceux qui vous le donnent. Donner n’est d’ailleurs pas le juste mot. Le principe de la private equity c’est de céder une partie du capital social à des investisseurs privés en contrepartie d’un apport en numéraire.
Il y a trois familles d’investisseurs. On les distingue selon leur rôle et le moment auquel ils interviennent dans le financement de votre projet.
Le Love Money
Le love money : c’est l’investissement des amis et de la famille. Vous les sollicitez entre l’amorçage du projet et le MVP. Apport essentiel, il ne nécessite pas autant de préparation que les étapes qui suivent, mais mérite autant d’égards. Ce n’est pas parce que ça vient du coeur qu’il faut arnaquer les contributeurs en sous-estimant leur contribution. Autrement dit, les bons comptes faisant les bons amis, la contribution en love money peut – et doit – donner lieu à une compensation en equity.
La phase de seed : l’investissement pour se lancer
Le tour de table “Seed”, comme son nom l’indique, est le premier tour de table avec des fonds d’investissement (VC, pour Venture Capitalist) ou des business angels (BA).
L’objectif est de financer le développement du concept et de vérifier la validation du marché à plus grande échelle. Généralement, ce financement intervient après avoir trouvé les premiers clients et avoir créé au minimum un MVP. Il doit permettre de lancer la « traction ».
L’investissement recherché à ce stade va d’environ 100k€ à 500k€.
La Série A : de la Start-Up à la Scale-Up
Le tour de table en Série A intervient après la validation du business plan. Des clients sérieux sont trouvés, l’idée semble vraiment trouver preneur et on constate une certaine traction. L’objectif est alors de rendre le business viable et d’atteindre la rentabilité. Généralement, c’est la phase où l’on tente de conquérir son marché national, où l’on réfléchit à des expansions internationales.
Les montants levés sur cette phase vont de 500k€ à 3M€ environ. Souvent l’embauche de quelques collaborateurs est programmée et nécessite donc des investissements importants. On constate que les montants sont de plus en plus élevés dans cette phase. Les investisseurs en Série A sont souvent les historiques, mais des fonds de capital-risque interviennent également avec des tickets plus élevés. Une dilution des actionnaires historiques est souvent relevée.
La Série B : Accélération, traction, Internationalisation
Le but de la série B est de confirmer la série A. Les actionnaires considèrent que vous avez bien géré le capital investi, que les progrès de votre entreprise sont importants. La traction doit être encore renforcée pour faire de vous un poney gagnant voire un cheval de course !
Cette scalabilité s’obtient souvent en série B par l’internationalisation du business ou par le rachat de concurrents afin de bénéficier d’économies d’échelle. Elle peut aussi passer par des intégrations verticales afin de mieux rationaliser les coûts et gagner en rentabilité.
À ce stade, les business angels se retirent généralement des rounds de financement. Les fonds d’investissement nationaux, voire internationaux, se pressent à votre chevet en espérant réaliser de belles opérations. Les montants sont donc nettement plus importants. Le potentiel d’investissement est énorme et généralement adapté aux besoins des entrepreneurs qui sont accompagnés de conseils.
La Série C : l’étape pré-IPO
Le financement à ce stade sert à s’imposer comme leader du marché, où à combattre des rivaux. Il faut continuer à croître les plus rapidement possible en allant conquérir des parts de marché.
Les montants varient énormément : de quelques dizaines de millions d’euros à quelques centaines de millions d’euros. Les fonds font des investissements conséquents, car ils anticipent une introduction en bourse, une IPO. La sortie des investisseurs spéculatifs est proche et c’est le moment où ils espèrent que leur cheval de course se transforme en licorne.
Important : ce financement s’adresse uniquement aux sociétés commerciales dotées de la personnalité morale et d’un capital social divisible. La private equity n’est possible ni pour les associations, ni pour les personnes physiques.
L’emprunt bancaire
Vous empruntez de l’argent à une banque dans le cadre d’un prêt. La banque vous fixe un taux d’intérêt, une échéance pour le remboursement et une mensualité (fixe ou variable).
Cette forme d’investissement est ouverte à tous les profils : personne physique, association ou société commerciale.
L’avantage c’est que vous ne diluez pas votre capital, l’inconvénient c’est que vous devez rembourser une dette financière.
L’emprunt bancaire ne permet pas d’accéder à un niveau de financement équivalent à celui proposé par la private equity. Cependant, les taux d’intérêt actuels, très bas, en font un bon canal de financement pour des projets suffisamment solides pour convaincre vos interlocuteurs.
Les financements d’amorçage : prêts d’honneur et bourses
Ces dispositifs s’adressent aux porteurs de projets qui débutent. Ils permettent de bénéficier, sous condition, d’un prêt d’honneur. Selon les organismes, cette aide prend la forme d’un prêt remboursable à taux zéro ou d’une subvention non remboursable.
Les organismes qui apportent ce type d’aide : l’Avise, BGE, la BPI.
Les subventions
Une subvention est, en première approche, une aide financière, directe ou indirecte, allouée par une personne publique en vue de financer une activité d’intérêt général.
Le bénéficiaire de la subvention peut être public ou privé, entreprise, association, ou personne physique.
En principe, les subventions sont non remboursables. Elles peuvent être versées à titre ponctuel ou reconductible en vue de concourir à la réalisation d’une finalité précise. Pour les bénéficiaires, elles peuvent concerner des budgets de fonctionnement et/ou d’investissement, et elles peuvent parfois être assimilées à des ressources stables voire aux capitaux propres.
Un projet qui compte sur les subventions pour se financer doit consacrer du temps pour aller chasser la subvention. En effet, les sources de financement par la subvention sont nombreuses, mais il y a beaucoup de concurrence et les délais de réponse sont importants.
Limites de la subvention : sauf exception, ce mode de financement n’est pas « fléché » pour les entreprises commerciales. La subvention s’adresse aux organismes non lucratifs, comme les associations ou les collectivités publiques. Certaines subventions leur sont d’ailleurs réservées ou adressées prioritairement.
Les porteurs de projet sont aussi confrontés à cette primauté à l’égard du secteur non lucratif pour l’autre mode de financement public : l’appel à projets.
Les appels à projets
Un appel à projets (AAP), ou appel à manifestation d’intérêt (AMI) est un mécanisme mis en place par un financeur pour l’attribution d’une subvention. Le financeur définit une problématique et un cadre ; les candidats au financement sont invités à présenter un projet s’inscrivant dans ce cadre et définissent librement le contenu de leur projet.
L’AAP permet d’atténuer le caractère discrétionnaire de l’octroi de subvention en assurant une plus grande transparence quant au choix du projet financé.
L’appel à projets n’est pas défini juridiquement en France.
C’est un dispositif fréquent en Silver économie. Souvent réservé aux organismes non lucratifs (mais pas toujours), il demande aux candidats de développer un service qui réponde aux spécificités de la demande. C’est une contrainte forte, surtout quand ce service nécessite une adaptation importante de l’offre du candidat.
Les niches fiscales
La niche fiscale est un financement indirect par lequel l’Etat accorde un régime dérogatoire à une profession ou une activité.
Dans la Silver économie, la plus célèbre des niches fiscales concerne les services à la personne. Les services à la personne bénéficient d’une exonération de TVA et d’une incitation fiscale qui réduit de moitié les dépenses du consommateur, dans la limite d’un plafonds annuel de 15 000 euros dépensés.
Une autre niche, moins connue, porte sur la réalisation de travaux d’adaptation du domicile pour les citoyens âgées ou handicapées : 25% des dépenses dans la limite de 5000 euros (10 000 pour un couple).
Les concours
Ce sont des mécanismes mis en place par des structures qui souhaitent financer des projets dans un cadre défini. Moins formaliste que l’appel à projets, le concours nécessite cependant de formuler une candidature, remplir un dossier, parfois passer devant un jury… C’est beaucoup de temps et les résultats offerts en contrepartie sont à évaluer avant de candidater.
Le concours est aussi un outil de visibilité et de marketing pour l’organisateur. Certains jouent cette carte avec parcimonie et à bon escient. D’autres abusent, comme la Fabrique Aviva et sa phase initiale où tous les candidats demandent à leur entourage de venir s’inscrire sur le site du concours afin de voter pour leurs projets favoris… De cette phase qui dure plusieurs semaines, le seul grand gagnant, c’est l’organisateur dont le nom est répété ad nauseam sur les réseaux sociaux !
Les dispositifs de financement spécifiques à la Silver économie
Il n’existe pas de financement spécifiquement fléchés vers la Silver économie du côté des banques, du crowdfunding ou de la private equity. Les investisseurs privés doivent cependant être convertis à la portée et l’intérêt de projets auxquels ils ne sont pas familiers. Il est plus facile de « vendre » une néo-banque qu’une plateforme de services à la personne !
La rareté du marché représente une difficulté supplémentaire. C’est aussi un atout pour vous distinguer de projets plus banals, déjà vus. A vous de la jouer fine !
Du côté des financements d’amorçage, des subventions et des appels à projet, il existe en revanche de nombreux dispositifs dédiés au secteur.
En voici une sélection
L’appel à projet Silver Valley (ex bourse Charles Foix)
La Bourse Charles Foix est un appel à projets national annuel qui vise à encourager et soutenir le développement de nouvelles solutions (produit, service, combinaison d’un produit et d’un service) accessibles, notamment financièrement pour et par tous, et prioritairement, aux seniors et/ou à leur entourage.
La Bourse Charles Foix récompense les projets innovants permettant d’améliorer la qualité de vie et l’autonomie des seniors actifs ou retraités, et/ou de leurs aidants (familiaux ou professionnels).
Chaque année, en juin, trois lauréats sont primés, parmi des entreprises de moins de cinq ans d’existence et développant une innovation pour la thématique du mieux vieillir.
Toutes les candidatures sont étudiées par un panel d’experts représentatifs de la Silver économie et des utilisateurs.
La conférence des financeurs
La conférence des financeurs de la prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées a pour objectif de coordonner dans chaque département les actions de prévention de la perte d’autonomie des personnes âgées de 60 ans et plus et leurs financements dans le cadre d’une stratégie commune. Depuis l’entrée en vigueur de la loi pour l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (dite loi ELAN) en 2019, la conférence des financeurs est compétente en matière d’habitat inclusif pour les personnes en situation de handicap et les personnes âgées.
Cadre de gouvernance et d’élaboration d’une stratégie territoriale, la conférence départementale des financeurs a pour mission de définir un programme coordonné de financement des actions individuelles et collectives de prévention, en complément des prestations légales ou réglementaires, et un programme coordonné de financement de l’habitat inclusif. À cet effet, elle établit un diagnostic des besoins des personnes concernées par ces programmes, qui résident sur le territoire départemental, et elle recense les initiatives locales.
La loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement prévoit 6 axes du programme coordonné de financement :
- l’amélioration de l’accès aux équipements et aux aides techniques individuelles ;
- l’attribution d’un forfait autonomie par le conseil départemental aux résidences autonomie via un contrat pluriannuel d’objectifs et de moyens (CPOM) ;
- la coordination et l’appui des actions de prévention mises en œuvre par les services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) et les services polyvalents d’aide et de soins à domicile (SPASAD) ;
- le soutien aux proches aidants ;
- le développement d’autres actions collectives de prévention.
Source : https://www.cnsa.fr/outils-methodes-et-territoires/conference-des-financeurs
La loi ELAN quant à elle étend la compétence de la conférence des financeurs à l’habitat inclusif.
Les organismes appels à projets pour la Silver économie
Réguliers ou exceptionnels, ils sont lancés par des acteurs clé de l’écosystème. Pour être informés, surveillez leur actualité !
- CNAV,
- Conseils départementaux,
- Gérontopôles,
- Fondation de France (réservé aux organismes non lucratifs),
- Petits Frères des pauvres,
Les concours de la Silver économie
Les dotations des concours ne sont pas toujours des financements directs, certains proposent des services d’accompagnement et de mise en valeur.
C’est le cas de ces trois concours spécifiques à l’écosystème :
- Le concours de start-up de Silver Economy Expo (un résumé du millésime 2019)
- Les trophées Silver Eco (millésime 2019),
- Viva Lab, un dispositif de soutien et d’accompagnement d’initiatives dans le champ de la prévention de la perte d’autonomie. L’objectif est la détection, l’émergence et le déploiement de nouvelles solutions innovantes et d’une nouvelle génération d’aides techniques destinée à prévenir la perte d’autonomie du plus grand nombre de personnes retraitées encore autonomes à domicile ou en résidence.
Pour conclure : vous l’aurez compris, compte tenu de la multiplicité des sources de financement, l’objectif prioritaire est de choisir le meilleur moment pour demander un financement et de choisir le financement adapté à votre projet.
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