Qu’est-ce que le baluchonnage ?

Cet article vous présente le baluchonnage. Il vous explique où, comment et pourquoi le baluchonnage a été inventé et les avantages que ce mode de répit offre aux personnes dépendantes et à leurs aidants.

Le Baluchonnage est un système de garde de substitution

Le baluchonnage permet au proche aidant de se reposer en se faisant remplacer un aidant professionnel.

Inventé au Québec en 1999, le baluchonnage s’est exporté en Belgique. Il peine à décoller en France malgré un intérêt certain et des attentes fortes de la part des aidants. Pourquoi, d’après vous ?

Le baluchonnage est un système d’aide au répit inventé par Marie Gendron, une infirmière – chercheuse Québequoise, en 1999. Cela s’appelle le baluchonnage car celui ou celle qui vient apporter son aide arrive avec son baluchon pour prendre la place de l’aidant auprès de la personne en perte d’autonomie.

Comment fonctionne le baluchonnage ? 

Le principe du baluchonnage est de laisser l’aidant familial d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer se mettre au vert en confiant la garde de son proche à une professionnelle du care, la baluchonneuse (la profession est très majoritairement féminine).

La particularité de la mission de la baluchonneuse tient à la particularité de son patient : le malade d’Alzheimer. En effet, pour éviter de le troubler (il est déjà bien assez déboussolé par l’arrivée d’un nouveau venu à son domicile et le départ de son proche aidant), une seule et même baluchonneuse assure la prestation de garde pendant toute la durée de congé du proche aidant. Un congé qui s’étend habituellement de 7 à 14 jours. Baluchon Alzheimer fait le pari d’une intervention minimaliste, afin de changer le minimum dans la vie quotidienne du malade. Les autres intervenants à domicile poursuivent leurs interventions (soins, auxiliaires de vie, visites, accueil de jour) ce qui offre du temps de repos pour la baluchonneuse.

Le baluchonnage ne s’arrête pas à l’offre de répit.

Pendant sa mission, la baluchonneuse analyse la situation du malade, son environnement et ses habitudes. En lien avec Baluchon Alzheimer et les autres baluchonneuses, elle recherche des solutions aux situations de blocage. A l’issue de sa mission, elle accompagne la famille et l’aide à améliorer sa situation.

Ce sont des choses parfois très simples qui peuvent faire la différence, comme par exemple la disposition des miroirs dans la maison, qui peuvent provoquer des situations de crise, si le malade qui passe devant ne se reconnaît pas.

Rachel Petitprez
Directrice Générale de Baluchon France

Quels sont les droits de la baluchonneuse ?

La baluchonneuse bénéficie de l’encadrement et du soutien de l’organisation. Les baluchonneuses sont accompagnées et formées. Elles constituent un petit collectif. Il y a une directrice clinique et une psychologue qui mettent en place l’organisation du travail.

En exercice, les baluchonneuses bénéficient :

  • D’une formation continue,
  • De journées de ressourcement,
  • De week-ends pour échanger sur les bonnes pratiques,
  • De supervisions.

En cas de crise, elles peuvent contacter leur coordinatrice en permanence. Le collectif des baluchonneuses est un soutien supplémentaire pour discuter des situations et rechercher des solutions. Les baluchonneuses travaillent seules au domicile de l’aidé, mais elles ne sont jamais isolées.

Le baluchonnage ne se limite pas à une prestation de services à la personne « classique ». Il s’agit d’une véritable organisation pensée pour garantir le bien être de l’aidé et de son proche aidant.

Combien coûte le baluchonnage ?

Au Quebec, la prestation de baluchonnage est facturée au client 15$ par jour (9,6 euros). En Belgique, la prestation est facturée 65 euros par jour mais le coût réel s’élève à 400 euros par jour.
Le ticket modérateur est pris en charge par l’Etat et par les fondations Baluchon Alzheimer nationales, elles-même financés par des donations.

Camagne de communication Baluchon Alzheimer
Campagne de communication Baluchon Alzheimer Québec

Le baluchonnage en France ?

Il existe un dispositif voisin du baluchonnage appelé relayage. Il permet à l’aidant d’une personne âgée ou handicapée de prendre du répit en se faisant remplacer par une relayeuse.

Le relayage est en cours d’expérimentation dans plusieurs établissements médico-sociaux depuis le début de l’année 2019.

Peu d’établissements se sont portés volontaires pour réaliser le test et l’encadrement du dispositif par l’Etat et la DGCS est minimaliste.

En outre, le problème du financement de la prestation demeure entier. Mis à part la faible prise en charge du congé de répit octroyé aux aidants par la loi ASV, aucun financement spécifique n’est prévu pour prendre en charge l’intervention.

Vous pouvez utiliser votre crédit d’impôt pour l’emploi de services à la personne, mais l’avantage est limité. Dans l’état actuel du droit, le coût quotidien de 400 euros est à la charge du bénéficiaire, ce qui limite grandement l’accès de ce service.

Ce nouveau dispositif a permis à Baluchon Alzheimer de créer une antenne française appelée Baluchon France.

Le baluchon est une forme de relayage avec des dispositions spécifiques. Je vous donne tous les détails dans l’article Le baluchon débarque en France.

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