La startup Loyal fondée par l’Américaine Celine Halioua vient de lever 27 millions de dollars en série A. Ce qui porte à 39 millions le montant de capitaux reçus par cette biotech créée en 2019 pour augmenter l’espérance de vie canine. Un projet à mi-chemin entre longevity economy et Silver économie.
Loyal travaille en collaboration avec les propriétaires de chiens et les plus grands scientifiques mondiaux du vieillissement. Ils développent les premières thérapies approuvées par la FDA pour améliorer le bien-être des chiens dans leur fin de vie.
Une actu qui a du chien pour la recherche sur le bien-vieillir 🐕🐩
Le vieillissement de la population au tournant
Non, ne levez pas les yeux au ciel ! Ce qui se joue chez Loyal, ce n’est pas juste la prolongation de la vie des chiens. C’est la prolongation de notre vie à nous les humains. Et si possible en bonne santé.
La transition démographique va déboucher sur une augmentation significative du nombre de vieux dans la population mondiale. Ce phénomène s’accompagnera d’une baisse de la natalité, puisque passé la ménopause, les femmes ne peuvent plus avoir d’enfants.
Donc, la population va diminuer, progressivement. Et de plus en plus vite, comme cela se produit déjà au Japon depuis une dizaine d’années.
Voici un graphe édifiant pour illustrer le phénomène :

Le toboggan démographique ?
D’ici 2050, la population mondiale devrait atteindre dix milliards. Mais le graphique ci-dessus montre que les quelques pays encore en croissance démographique en 2021 verront bientôt leurs taux diminuer drastiquement. Sans une immigration élevée, plusieurs pays dans le monde auraient déjà vu leur taux de natalité diminuer dangereusement. Comme c’est le cas dans la plupart des pays européens.
Les États-Unis sont un exemple frappant. Sans vagues de jeunes immigrants, environ 40% de sa population actuelle serait composée de personnes âgées de 60 ans et plus. Compte tenu de la brièveté de la durée actuelle de la vie en bonne santé, ce ne serait rien de moins qu’un fiasco économique.
En effet, les gouvernements ne sont pas surchargés par un nombre excessif de personnes vivantes. Ils ont des populations d’une longévité sans précédent dont l’espérance de vie en bonne santé n’a pas encore rattrapé l’augmentation de la durée de vie.
Un plus grand nombre d’individus en bonne santé, ayant une longue durée de vie, est plus susceptible de réparer les structures financières que de les accabler.
Quoiqu’en pensent nos brillants politiciens, ni les aidants, ni les Ehpad ne suffiront à circonscrire le tsunami. Et quoi qu’en pense notre brillant premier ministre, le grand âge n’est pas un fléau et la dépendance n’est pas une fatalité.
Vivre éternellement ou vivre vieux, mais en bonne santé ?
La vie éternelle, c’est le rêve des transhumanistes. Un mouvement souvent ridiculisé, la faute à des portes parole qui ont le chic pour passer pour des timbrés.
Les transhumanistes veulent utiliser la science pour améliorer l’être humain et repousser les limites de la mort. Ils considèrent que le vieillissement est une maladie comme une autre. Une fois traités adéquatement, les handicaps, les souffrances et la mort seront des maux que nous pourrons éviter.
Ils admettent qu’une telle évolution ne saurait être obtenue avec des moyens traditionnels, comme les médicaments ou la médecine actuelle. Ils pensent donc à la mise en œuvre de transformations radicales du cerveau, du corps et de notre code génétique.
Longtemps, le but des transhumanistes a été l’allongement de la durée de vie, mais depuis quelques années, les scientifiques qui font des recherches sur les causes du vieillissement préfèrent travailler à l’amélioration de la durée de vie en bonne santé.
La majorité des biologistes de la longévité a compris qu’il sera plus facile et utile à moyen terme de lutter contre les maladies chroniques. Le but n’est pas d’augmenter l’espérance de vie globale, mais la durée de vie en bonne santé.
Ainsi, le 16 juin 2021, une équipe scientifique internationale a publié une étude renversante. Ce travail de recherche démontre que l’augmentation de l’espérance de vie n’est pas due à un allongement de la durée de vie, mais à la disparition progressive des causes de mortalité qui ne soient pas liées à l’âge.
Dit autrement : nous ne vivons pas plus longtemps, mais moins de gens meurent jeunes.

On ne vit pas plus longtemps, mais moins de gens meurent jeunes
Le but de cette étude est de découvrir s’il est possible de ralentir la vitesse du vieillissement, ou si les contraintes biologiques limitent sa plasticité.
L’équipe de chercheurs a testé l’hypothèse du taux de vieillissement invariant – qui postule que le taux de vieillissement est relativement fixe au sein des espèces – en analysant les données démographiques de 39 ensembles de données de primates humains et non humains dans sept genres.
- Elle commence par récapituler, chez les primates non humains, la relation très régulière entre l’espérance de vie et l’égalité de la durée de vie observée chez l’homme.
- Elle démontre ensuite que la variation du taux de vieillissement au sein des genres est de plusieurs ordres de grandeur plus petite que la variation de la mortalité pré-adulte et indépendante de l’âge.
- Enfin, elle démontre que les changements du taux de vieillissement, mais pas d’autres paramètres de mortalité, produisent des changements frappants et atypiques pour les espèces dans les schémas de mortalité.
Les résultats soutiennent l’hypothèse du taux de vieillissement invariant, impliquant des contraintes biologiques sur la mesure dans laquelle le taux de vieillissement humain peut être ralenti.
La mort humaine est inévitable. Peu importe combien de vitamines nous prenons, à quel point notre environnement est sain ou combien nous faisons de l’exercice, nous finirons par vieillir et mourir.
Dit autrement, les gourous de l’anti-âgisme racontent des sornettes. A ce jour, il n’existe pas un régime alimentaire ou une pilule miracle qui permette de dépasser la limite connue de la vie humaine : le chiffre de 125 ans qui fait consensus dans la communauté scientifique demeure la limite ultime.
Une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
Si la recherche scientifique contribue à éradiquer les causes de mortalité liées au vieillissement, l’augmentation de l’espérance de vie se poursuivra, non pas parce que des super centenaires dépasseront les 125 années de vie, mais parce que l’ensemble de l’humanité vivra globalement de plus en plus longtemps.
Il sera plus utile de rajeunir les vieux que de ralentir le vieillissement
Comment les chiens peuvent contribuer à notre longévité ?
Il ne vous a pas échappé que les chiens vivent un peu moins longtemps que nous. Et pourtant, selon les recherches réalisées par des scientifiques comme Miroslav Radman, les maladies du vieillissement touchent le chien au même moment qu’elles touchent l’homme ou la souris blanche.
Concrètement, si vous alignez la durée de vie de ces 3 espèces sur une échelle logarithmique, les maladies du vieillissement surviennent au même moment chez les 3. Chez l’homme qui vit 88 ans, le chien qui vit 10 ans et la souris qui vit 1 an.
Et donc, si un labo trouve un traitement qui permette au chien de vivre plus longtemps et en bonne santé, il n’a qu’un pas à faire pour persuader les pouvoirs publics de poursuivre les recherches qui permettent d’appliquer ce traitement sur l’homme.
Bon, vous allez me dire que je pourrais aussi trouver ce traitement pour la souris. Mais admettez que le meilleur ami de l’homme a un plus grand capital sympathie que la souris. Et qu’il sera donc plus facile de populariser un tel traitement s’il contribue à prolonger la vie des chiens.
L’engouement pour la startup Loyal

Un fait qui n’a pas dû échapper à Céline Halioua et aux financeurs de Loyal. La preuve, des dizaines de labos dans le monde recherchent des traitements contre le vieillissement en les testant sur des souris. Et aucun n’a obtenu un financement aussi massif, ni bénéficié d’une telle vague de soutien que Loyal.
Certes, la personnalité magnétique de Céline Halioua y est sans doutes pour quelque chose, mais les fonds d’investissement ne placent pas leur argent sur la bonne mine des entrepreneurs !
L’engouement pour cette Biotech tient justement dans son choix de s’occuper des nos amis à poils. Si ces recherches sont prometteuses pour nous, en attendant, nombre de propriétaires de chiens seront ravis de voir leur toutou en forme jusqu’à un âge avancé. Ces petites bêtes sont d’un grand soutien pour tous et parfois plus encore pour les personnes âgées. Face à l’isolement, la maladie, le mal-être, les labradors et autres sont d’un grand réconfort. Et garder le moral est une des clés du bien-vieillir !
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